De Vaulx-en-Velin à Clermont-Ferrand, 1ère édition du FPU Lyon

Stratégies urbaines
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Le 1er Forum des projets urbains de Lyon, organisé par Innovapresse (groupe Ficade) le 9 septembre, a accueilli 300 personnes sous les ors du Palais de la Bourse, au cœur de la Presqu’île. Au programme : un discours d’ouverture de Béatrice Vessiller, 2ème vice-présidente de la Métropole de Lyon, un atelier stratégique sur le processus ouvert de concours d’urbanisme en Suisse conçu et animé par Ariella Masboungi, Grand Prix de l’urbanisme 2016, et une quinzaine d’ateliers-projets. Focus sur trois d’entre eux, représentatifs de la diversité de la production urbaine auvergnate-rhônalpine.*

Zac Mas du Taureau : sortir du quartier dortoir

Inscrit dans le second programme de l’Anru, le projet de renouvellement urbain de la Zac du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin ambitionne de radicalement changer l’image de ce quartier emblématique des années 1970. "Nous allons sortir du quartier dortoir et introduire la mixité", promet la ville. Sur une quarantaine d’hectares, la Serl (Société d’Equipement et d’aménagement du Rhône et de Lyon) aménageur, la ville et la Métropole de Lyon vont construire 133 350 m2 de surfaces de plancher. Le logement restera largement majoritaire avec plus de 91 000 m2 construits, soit l’équivalent de ce qui sera détruit. L’activité économique prendra 25 500 m2, tandis que près de 15 000 m2 seront dévolus à de la formation et 2 500 m2 aux commerces. Sans compter l’arrivée d’équipements publics, notamment une crèche, deux écoles, un gymnase et une halle pour le marché, niché sur une place végétalisée. Le tout en préservant au maximum le patrimoine existant, notamment les espaces verts, et en s’attachant à produire des logements aux superficies généreuses bénéficiant tous d’un extérieur. Un projet largement co-construit avec les habitants. Les travaux d’aménagement devraient débuter dès la fin de l’année prochaine, en même temps que les premières consultations associant opérateurs et concepteurs. Premières livraisons à horizon 2024.

Gare de Divonne : un écoquartier

Divonne-les-Bains reconvertit les abords de sa gare sur fond de pression foncière maximale caractéristique de cette zone frontalière de la Suisse. Même si la pression est forte, la ville et l’aménageur Urbanera/Bouygues Immobilier font le choix "d’un quartier tourné vers la nature". Sur 8 hectares portés par l’EPF de l’Ain, ils créent de l’habitat, des équipements et du commerce pour un total de 47 000 m2 et font passer la superficie du parc de 1,6 à 2 hectares. Le cap est volontairement mis sur le haut-de-gamme avec la construction de 400 logements, majoritairement en accession, en réservant au moins 30 % au locatif social, mais aussi d’un cinéma et de commerces en pied d’immeubles s’ouvrant sur une vaste esplanade végétalisée. La voiture sera repoussée aux entrées du quartier, équipées de parkings. De quoi créer un prolongement naturel avec le centre-ville en prenant soin de maintenir quatre espaces publics fortement végétalisés : le parc, une esplanade, une place et une promenade connectant le quartier au centre. Le projet sera conduit en trois phases. La première est annoncée dès le troisième trimestre de l’année prochaine et permettra de livrer les premiers logements dans le courant de 2024. Deux autres phases viendront en décalé d’environ 6 mois chacun pour boucler le projet sous 5 à 6 ans.

Ilo23 de Clermont-Ferrand : reconversion à faible bilan carbone

A Clermont-Ferrand, Michelin n’est jamais loin. C’est donc sur un site industriel de la célèbre manufacture de pneumatiques que la ville et le groupe Quartus, sous la houlette de l’agence d’architecture Anma, que se dessine un projet emblématique pour la ville. Une partie de l’ancien site Michelin de Cataroux se transforme en quartier mêlant un immeuble de bureaux, de l’activité et de l’habitat. Le parti pris est de ne pas démolir les vastes halles abritant jadis la fabrication de pneus "afin de produire à faible bilan carbone". Un double défi. Technique d’abord, avec la présence d’amiante et de plomb dans les peintures. Financier pour trouver le point d’équilibre de l’opération auquel l’immeuble de bureaux, vendu à un investisseur et loué à Enedis, contribue grandement. Le relief de cette opération singulière est ainsi donné par les sheds au milieu desquels s’intercalent des immeubles de logement. Le projet développera au total un plot de bureau de près de 10 000 m2 ; 4 200 m2 d’activité nichés sous les sheds et plus de 37 000 m2 d’habitat, soit environ 470 logements dont 46 maisons de ville avec chacune leur jardin. Les permis de construire sont obtenus, les premiers coups de pelle sont prévus en fin d’année. L’immeuble tertiaire devrait être terminé fin 2023 et les logements commenceront à être livrés à partir de 2024.

*D’autres échos du FPU de Lyon seront à lire dans le prochain numéro du magazine Traits urbains (n°123, novembre 2021).

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