La "smart région" de Valérie Pécresse

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L'amélioration de la qualité de vie en Ile-de-France passe, d'après Valérie Pécresse, par "la révolution digitale". A l'occasion de la sortie du numéro 174 des Cahiers de l'IAU, "De la smart city à la région intelligente", présenté à la presse par Fouad Awada, directeur général de l'institut d'urbanisme, le 21 novembre, la présidente (LR) de la région a fait le point sur les piliers qui constituent la stratégie numérique francilienne. Transports, aménagement, santé, économie... L'exécutif entend optimiser les ressources technologiques pour "faire émerger un nouveau style de vie à la francilienne". Et répondre à un double objectif : "faire de l'Ile-de-France une région d'excellence et à la fois inclusive pour lutter contre les fractures". Car, et elle insiste, "la région est la bonne échelle pour intégrer les initiatives locales".
Ainsi, le programme "Smart Region Initiative" (2018-2021) s'appuie sur quatre piliers. En premier lieu, le développement des réseaux : "fibrer tout le territoire en très haut débit (THD)" d'ici fin 2021, "et fin 2023 pour la Seine-et-Marne", indique la présidente. Pour atteindre cet objectif, "nous investirons 40 M€ supplémentaires" pour aider les départements à s'équiper de la fibre optique, soit 57 M€ au total sur la mandature.

Ensuite, "et ce sera le poumon de cette smart région" : industrialiser l'open data "et en faire un moteur de l'innovation". Ainsi, l'open data "par défaut" deviendra la règle dès 2018 pour les lycées et les entreprises (les données porteront sur les aides et subventions notamment). En parallèle, une plateforme régionale de données 3D sera mise en place fin 2018 pour, in fine, "créer un double numérique de la région", se félicite déjà Valérie Pécresse. 5 M€ seront investis dans un premier temps, et un dialogue compétitif sera bientôt lancé pour la création de cette interface 2.0. "Aucune donnée personnelle ne sera utilisée par la Région", rassure Valérie Pécresse face au danger pour les libertés individuelles que représente l'exploitation de telles informations. "Nous travaillons avec un référent du Cnil", ajoute-t-elle. Notons que la gestion des smart grid dépasse le champ d’intervention de la Région. 

D’après Christine Leconte, présidente du Conseil régional de l’ordre des architectes d’Ile-de-France (cf. p. 3), la smart city "doit répondre à des besoins et non en créer d'autres, pour favoriser l'émergence d'une ville inclusive, ouverte et bienveillante".  Surtout, "les données collectées" par les capteurs de ces villes connectées doivent être considérées "comme un bien public" (pour aider à lutter contre la précarité énergétique par exemple) et non comme "un bien marchand". Enfin, d’après notre interlocutrice, la technologie n’a de sens que si "elle s'intéresse aux plus vulnérables".

Si la nécessité de conjuguer la transition numérique avec le défi écologique n'est plus à démontrer, il est parfois difficile de faire le lien quand on sait, par exemple, que le déploiement exponentiel des datacenters en Ile-de-France représentera, d'ici à 2030, l'équivalent en consommation électrique d'une ville d'un million de personnes.
Le programme régional vise également à développer de nouveaux services (THD dans tous les lycées d’ici à fin 2020, numérisation des services aux usagers des transports, visualisation dynamique des grands travaux régionaux, etc.). Enfin, Valérie Pécresse met en avant "la méthode de co-construction" sur laquelle repose le programme. (JS)

► Le Cahier 174, "De la Smart City à la région intelligente", est en vente depuis le 21 novembre sur le site www.iau-idf.fr

► Plus de détails sur le programme Smart Région initiative sur : www.iledefrance.fr